Balade nocturne à la découverte des ailes de la nuit

Ancienne forêt royale et ducale, la forêt domaniale de Roumare est aujourd’hui située en majeur partie sur le périmètre du Parc naturel régional des boucles de la Seine normande. La présence humaine sur la boucle de Roumare est attestée dès la période du Paléolithique moyen par les découvertes de quelques outils lithiques dont un biface. Cependant, l’histoire de la forêt proprement dite s’amorce avec la sortie de la dernière période glaciaire, il y a de
cela près de 12 000 ans. Les steppes herbacées se referment alors progressivement, laissant place à une forêt qui occupe l’ensemble du Bassin parisien. Des découvertes archéologiques de vestiges néolithiques et protohistoriques indiquent que de premiers défrichements ponctuels de la forêt primaire* interviennent au plus tôt dans le courant du cinquième millénaire avant J.-C. Les détections laser aéroportées (LIDAR* ) récentes
et les prospections au sol précisent qu’un défrichement très large de la boucle de Roumare succède aux ouvertures sporadiques antérieures à partir de la fin de l’âge du Fer et jusqu’au 3e siècle après J.-C. Le retour du couvert forestier à partir de l’Antiquité tardive et du haut Moyen ge est le fruit d’une déprise agricole* consécutive à de profonds changements économiques à l’échelle du monde romain et des Etats qui lui succèdent. Depuis, l’histoire de ce massif est étroitement associée à celle de la région. Domaine royal, il rejoint celui des Ducs de Normandie au début du 10e siècle avant de retrouver ce statut premier en 1204, sous Philippe-Auguste. Après la Révolution française, la forêt de Roumare devient propriété de l’Etat ; elle est aujourd’hui gérée par l’Office National des Forêts (ONF).

La forêt domaniale de Roumare compose la majorité d’un massif forestier situé au cœur de la première boucle de la Seine en aval de Rouen : la boucle de Roumare. D’une surface de 3997 ha, la forêt domaniale s’étend d’un seul tenant sur la quasi-totalité du plateau et déborde sur le haut des côteaux, des terrasses et des trois vallons qui la traversent.
En raison de sa proximité avec la Manche (60 km) et sa localisation dans la vallée de la Seine, elle bénéficie d’un climat océanique sub-humide, avec entre 700 et 900 mm d’eau par an, étalés tout au long de l’année. Ce climat favorable compense des sols plutôt difficiles, marqués par une charge élevée en silex et en sable. Cette combinaison a permis l’installation de peuplements de Hêtre (27 % de la forêt domaniale) et de Chêne (24 %) bien venants, ainsi que de Pins sylvestre et laricio (34 %) sur les stations les plus difficiles. Le reste des peuplements est dominé principalement par le Chêne rouge, le Châtaignier et le Douglas, ou appartient à la part non négligeable de zones non boisées (emprises de lignes électriques notamment, 3 %). Cette forêt a également été classée en forêt de protection pour la lutte contre
la pollution et le bien-être de la population, et est labelisée Forêt d’exception® en raison de sa proximité avec avec les zones urbanisées de la Métropole Rouen Normandie, acteur fort du territoire.

Une forêt résiliente face au changement climatique, respectée de tous, qui continuerait de remplir ses multiples fonctions (accueil du public, préservation de l'environnement, économie du bois).