Les Nuits des Forêts 2023 : un premier pas vers l’international avec AiNIN
Photo : Donald B
Les Nuits des Forêts présentent 12 “Forests’ Ceremonies” en partenariat avec Artists in Nature International Network (AiNIN) dans 5 pays et 3 continents : Allemagne, Italie, Angleterre, Nouvelle-Zélande et Afrique du Sud !
Membres d’AiNIN, 12 artistes et associations d’artistes rejoignent cette année Les Nuits des Forêts. Ils entraînent avec eux pour des « Forests’ Ceremonies » plus de quarante arboriculteurs, scientifiques, chercheurs, écologistes, sylvothérapeuthe, responsables de réserves naturelles, et d’autres artistes invités – poètes, musiciens, danseurs, sketcheurs, acteurs, photographes, vidéastes…
En Allemagne
“Wood Words / Waldnächte – Waldworte” par Peter J.M Schneider : deux événements nocturnes, artistiques et immersifs, en forêt d’Aachen-Seffent et de Bad Bentheim | 10 ET 14 JUIN
Pour les Nuits des Forêts, l’artiste Peter J.M Schneider a imaginé un événement nocturne, “Wood Words / Waldnächte – Waldworte”, afin de (re)découvrir l’univers de la forêt, à travers la marche, la lecture, l’écoute silencieuse et une improvisation musicale.
Après une courte randonnée, les participants se rassembleront autour d’une œuvre éphémère installée dans la forêt, un grand œil bleu en tissu transparent logé dans un arbre. Suite à une lecture de poèmes et de textes courts, des cornets acoustiques permettront de percevoir avec tous les sens ce qui se passe dans la forêt le soir et la nuit, attentif et silencieux. L’occasion de se rappeler que l’on entend bien les oiseaux, mais aussi l’autoroute ! Après un échange entre les participants sur leurs perceptions, l’événement se terminera par une improvisation musicale accompagnée de courts poèmes.
Lieu de RDV pour la forêt d’Aachen – Seffent : Wegekreuz Seffenter Berg / Schurzelter Straße.
Lieu de RDV pour la forêtde Bad Bentheim : Tanzcafe Canyon, An d. Freilichtbühne 2, 48455 Bad Bentheim.
Dans la forêt mixte de Solnhofen, située à proximité de l’atelier de l’artiste allemand Thomas Neumaier, les angles droits de la forêt sont rendus visibles par des angles rouges.
L’installation artistique «The right angle in nature» est un jeu ironique sur l’affirmation selon laquelle les angles droits sont réservés aux conditions humaines, mathématiques et architecturales et n’existent pas dans la nature. L’homme essaie d’intégrer la nature dans son monde de consommation [“forest to go!“], mais la forêt a poussé selon ses propres lois.
Un projet artistique qui vise à sensibiliser notre vision de la nature de manière ludique et ironique.
Lieu de RDV : Senefelder Straße 14, 91807 Solnhofen
La forêt allemande reste vue comme une projection d’anciennes idées romantiques. Cette perspective empêche de reconnaître les vraies conséquences forestières du changement climatique. Les sciences de l’environnement les reconnaissent déjà par la recherche dans des lieux spécifiques, par exemple dans l’ouest de la Forêt de Darmstadt, mais une réflexion sur les liens entre culture, art et sciences reste en attente.
L’œuvre«Crossing the Valley – The Metamorphosis of Decay» (Traversant la vallée – la métamorphose de la décomposition) est située dans la forêt de Darmstadt, Allemagne, et a été créé au cours de la 8ème piste internationale d’art forestier 2018 dans une collaboration interdisciplinaire par l’artiste Joachim Jacob et le chercheur en biodiversité Dr. Florian D. Schneider.
Après cinq ans de décomposition, le duo revisite la sculpture pour un dialogue réfléchi sur la forêt allemande et ses enjeux. Ils invitent des spécialistes de grandes institutions artistiques et scientifiques locales à se joindre à eux pour discuter des cycles de la vie et de la dégradation dans le contexte de la crise écologique.
La «Forets’ Ceremony» aura lieu le 9 juin à 17h. La discussion sera enregistrée (audio) et documentée par des photographies. L’installation restera en accès libre du 9 au 18 juin.
Lieu de RDV : Forêt de Darmstadt, Entrée : Böllenfalltor.
En Italie, l’artiste Gabriella Zeno propose la performance mobile, à pied, «Tracing Lines» (Tracer des lignes), sur le sentier des Dieux (Agerola, Côte d’Amalfi), sentier historique qui relie les deux hameaux d’Agerola et de Nocelle sur la côte amalfitaine, au sein desquels les paysages expriment une relation longue et intime entre les êtres humains et l’environnement et témoignent d’une «correspondance de lignes» entre les êtres humains, les composants non humains et la terre.
À travers cette performance de marche, les participants seront invités à tracer des lignes entre eux et les forêts environnantes plus secrètes, gardiennes du maquis méditerranéen, des oiseaux migrateurs et sédentaires, ainsi que des anciens villages rupestres, afin d’inspirer la réalisation d’une relation harmonieuse entre l’homme et la nature dans le monde entier.
Lieu de RDV : Sentier des Dieux, Agerola, Nocelle – Côte Amalfitaine.
ELE-VE-GANCE est une réflexion sur le rapport de l’homme à la forêt. La performance de l’artiste italien Maurizio Perron vise à ouvrir une réflexion sur la perception de la forêt, entre espace déforesté à un bout de la planète et lieu mis sous cloche à un autre, entre violation irresponsable ou sacralisation à outrance.
En installant des noeuds papillons géants autour des arbres, Maurizio Perron invite à une réflexion sur nos liens ancestraux et vitaux aux arbres et sur la question du respect des écosystèmes forestiers, en tant que lieux vivants et intimement liés aux besoins humains : «Les arbres doivent-ils être bien vêtus pour mériter le respect de l’homme» ?»
Le public sera invité à danser avec les arbres, comme lors d’un gala, et l’artiste fera une captation vidéo pour immortaliser cette performance réalisée en collaboration avec le public.
À Devon en Angleterre, l’artiste britannique Bob Budd propose une action participative et artistique aux habitants du village de Woodbury à Devon.
L’artiste, dont le projet repose sur l’expression anglaise suivante “Les bonnes idées ne poussent pas sur les arbres” [Good ideas don’t grow on trees], propose aux habitants du village d’écrire une idée, à partir de leur expérience de la vie, qu’ils auraient aimé mettre en oeuvre plus jeunes, en particulier à la lumière des préoccupations environnementales actuelles.
Ces idées, sous forme de textes, seront ensuite imprimées et affichées sur les 65 arbres du verger communautaire du village.
La performance Senses (Sens) évoque la question de conscience, à la fois physique et émotionnelle ; une occasion d’expérimenter par l’observation silencieuse, l’écoute, le toucher, l’odorat, les mots, le dialogue ; il s’agit d’être ensemble avec la forêt et les uns avec les autres.
Le travail de l’artiste Joëlle Xavier sera une sculpture tactile, influencée par la réaction des participants malvoyants invités dans un environnement forestier avant l’événement. La performance comprendra également une lecture de poèmes par la poétesse locale Mikaela Nyman et une séance de dessin avec des membres du groupe Taranaki Sketchers.
L’installation tactile sera visible tous les jours, du 9 au 18 juin. Une performance aura lieu le samedi 10 ou le dimanche 11 ou bien le week-end suivant (selon les conditions météorologiques).
Lieu de RDV : Lucy’s Gully, Upper Ahu Ahu Road, off State Highway 45 – Nouvelle-Zélande.
«Embrace» (Étreinte) est une performance proposée par l’artiste néo-zélandais Donald Buglass avec l’actrice Joëlle Xavier et la photographe Janet Hunt. C’est l’histoire d’un homme qui tombe amoureux d’une forêt néo- zélandaise. Grâce aux propriétés des lianes (utilisées par le peuple Maori pour sa force et sa flexibilité), la performance va chercher à mettre en scène la vulnérabilité de l’esprit humain et de sa vitalité ainsi que la vigueur et l’intensité dévorante du monde naturel. Avec cette performance, Donald Buglass cherche à rééquilibrer les rapports des hommes à la nature, et vice versa. Le jour et l’heure exacts de la performance seront déterminés en fonction des conditions météorologiques. Une captation de la performance aura également lieu.
Lieu de RDV : 28 Clearview Road, 4373 New Plymouth, Nouvelle-Zélande Taranaki
En Afrique du Sud, le collectif Artists in Residence South Africa (AiR S-A) propose de multiples évènements du 9 au 11 juin afin de (re)découvrir la forêt indigène la plus méridionale du continent africain.
Il ne reste que très peu de forêts indigènes en Afrique du Sud, et celles qui existent encore sont protégées. La forêt la plus au sud du continent Africain s’étend sur 3 réserves naturelles près de Gansbaai, province du Western Cape. Leurs propriétaires coopèrent à un projet permanent de reforestation pour sauvegarder cette forêt. Dans la forêt de Platbos, on peut voir l’un des plus vieux Sideroxylon inerme en Afrique, âgé de plus de 1000 ans.
À l’occasion des Nuits des Forêts, les trois réserves naturelles de Bodhi Khaya, de Blomeros et de Platbos seront ouvertes au public et proposeront de nombreuses rencontres : des visites, débats, ateliers et évènements artistiques.
Artistes invités : Leli Hoch (land art workshop in the forest), Tina Bester (Elemental Forest Beings Discipline: craft), Francois Krige (Guided Walk in forest), Melissa Saayman (healing properties of trees), Georgina Hamilton (impact of colonialism on biodiversity and land use), Vuyokazi Ngemntu (poetry, performance, sangoma Day), Nkosenathi Koela (sound journey).
Lieu de RDV : Grootbos Rd, Gansbaai, 7220 – Afrique du Sud
Aussi en France avec trois artistes internationaux :
Du 9 au 18 juin, l’artiste Philippe Cusse, sculpteur et paysagiste et membre de l’organisation Ainin, exposera son installation artistique, le projet «Lianes», en forêt de Bondy.
Trois lianes rouges poussent autour de trios arbres. C’est une perspective anxieuse à propos de la pollution et du réchauffement climatique. Visible du 9 au 18 juin.
À Senestis, l’artiste François Davin réalisera une installation «Les arbres n’ont pas besoin d’échelle pour monter au ciel», visible du 9 au 18 juin.
Au sommet d’une colline, dans une fûtaie de grands chênes, les éléments d’une échelle géante sont dispersés sur le sol comme un chantier en cours. Les montants et les échelons sont des branches droites, passées à la chaux. Une invitation à méditer sur la croissance facile et naturelle des arbres comparée aux intentions laborieuses de hommes.
Les 10 et 18 juin, l’actrice Marie Noëlle Pelloquin interviendra deux fois en silence, avec l’installation. Des mots seront dits et échangés.
Lieu de RDV : Forêt de Senestis 47430. Route forestière à droite sur D260 à +ou- 1,5km du parking du Bois du Mas (croisement D6 et D 260) en direction de l’ouest. Pancarte bordure de D260. Une pancarte indiquera: “Les arbres n’ont pas besoin d’échelle pour monter au ciel” et signalera les dates des performances.
Au Cap d’Antibes, l’artiste anglais Sally Ducrow propose une installation artistique participative intitulée «Les arbres ont les boules». 30-40 boules d’herbes marines de posidonie, de diamètre 3-7cm, formées naturellement par les vagues, sont suspendues à des branches. «Avoir les boules» signifie en avoir marre. Les arbres en ont marre partout sur la planète – ici, à cause des sécheresses aggravées par le changement climatique ; dans d’autres parties du monde, ils disparaissent à un rythme alarmant. Les participants seront invités à retirer les boules comme un geste symbolique, et à les garder s’ils le souhaitent, en souvenir de la cérémonie et de la nécessité de tout faire pour inverser le processus de réchauffement climatique.
Lieu de RDV : Forêt de la Garoupe Cap d’Antibes, 06160 Antibes (43°33’56.5″N 7°07’49.6″E)