C'est une forêt mixte avec une majorité de résineux (pins, sapins et épicéas)
A la fin du XIXe siècle, l’Etat acquiert la forêt domaniale du Mont Jovet au-dessus de Bozel et de Champagny-en-Vanoise. Des crues torrentielles violentes ayant provoqué de nombreux dégâts, des travaux de restauration des terrains en montagne (RTM) sont menés : plantation d’arbres sur le bassin versant et correction du torrent par des seuils en pierres sèches.
De nos jours, les seuils sont restaurés et remplacés par des ouvrages maçonnés qui continuent de jouer leur rôle de protection pour les populations en aval. Les plantations, essentiellement d’épicéa et de mélèze, ont bien poussé et constituent maintenant des peuplements adultes qu’il faut gérer pour qu’ils continuent d’assurer leurs rôles : régulation des eaux, maintien des sols, et de nos jours, accueil du public. Ses nombreux chemins constituent aujourd’hui un très beau et varié terrain de jeu pour randonneurs, locaux ou non. Les torrents qui la parcourent offrent des pauses alpestres des plus rafraîchissantes et pittoresques.
Les clairières qui émaillent le massif forestier sont liées à l’histoire agropastorale du territoire : les plans environnant les « montagnettes », ces lieux d’estive des montagnards de jadis, continuent d’offrir de merveilleux points de vue sur les glaciers de la Vanoise.
Le contraste de couleurs entre ces derniers est la forêt est un atout indéniable pour la découverte du patrimoine naturel remarquable.
Intégrer la programmation des Nuits des forêts est aussi l’occasion de sensibiliser les résidents sur la fragilité de ces paysages : les scolytes ont commencé à toucher ce massif et des travaux ont été menés à l’été 2022 par l’ONF pour contrer leurs pullulations.
Le développement touristique de Champagny-en-Vanoise fait oublier son passé agraire et l’importance jadis de la bonne gestion de la forêt par les montagnards ; certains chemins ont été délaissés par la population et en sont guère plus pratiqués que par quelques chasseurs, alors même qu’ils offrent de très beaux itinéraires depuis le village vers les montagnettes.
Nous souhaiterions donc retracer ses chemins pour inciter résidents et touristes à remettre leurs pas dans ceux des anciens dont la vie était rythmée par ses allers-retours incessants entre les divers étages de la montagne. Des pierres à cupules sont sur l’itinéraire et mériteraient d’être valorisées : l’une d’elle se trouve au pied d’un magnifique résineux de belle taille et mérite d’être redécouverte.
Ces pierres, très peu connues du grand public, datent du néolithique et témoignent du peuplement ancien du vallon. Champignons et lichens représentant eux-mêmes une biodiversité "cachée" , à tout le moins négligée par le public, et remontant également aux origines, il semble pertinent de les mettre à l’honneur. De nombreuses zones d’éboulis, éléments clés du paysage forestier montagnard, sont des zones d’ouverture en forêt comme d’occasions de s’ouvrir à ces biotopes fragiles méconnus et qui pourtant témoignent d’une qualité environnementale remarquable, aux origines de la vie et qui racontent également l’histoire de la vallée.