La foret de Chantilly s'étend sur 6400 hectares, découpés en 559 parcelles, et se situe sur la commune de Chantilly mais aussi sur le territoire de 15 communes des départements de l'Oise et du Val d'Oise. Depuis 1897, elle est propriété de l'Institut de France, selon les volontés testamentaires du Duc d'Aumale, dernier propriétaire du Chateau. Elle se caractérise par un peuplement essentiellement composé de chênes, de charmes, d'ormes et de tilleuls. Ces derniers auraient, selon la légende, donné leur nom à la ville : Chantilly... champs de tilleuls. Elle se caractérise par un sol très sableux, propice à l'entrainement des chevaux de courses. En forêt de Chantilly, plus de 40km de pistes de sable sont réservées chaque matin pour l'entrainement des pur-sang. Au cœur de la foret, dans la vallée de la Thève, se trouvent les étangs de Commelles, site naturel préservé et très apprécié des promeneurs venus faire une pause au pied du château de la Reine Blanche.
La Foret de Chantilly compose avec la foret d'Halatte (6000 hectares) et la foret d'Ermenonville (6500 hectares), le massif de Trois Forêts.
En 2018, lors du bilan du plan de gestion, l'ONF et l'Institut de France ont constaté que 47 000 chênes étaient en dépérissement voire déjà morts tandis que le renouvellement par semis et par plantation se complique. Trois causes expliquent ce triste constat. D'abord la sécheresse et l'élévation des températures, liées aux derniers étés très chauds, accentuées par un sol sableux et donc avec peu de réserves en eau. Ensuite une infestation de hannetons qui, à l'état larvaire, se nourrissent des racines des arbres - notamment des chênes. Et enfin, une surconsommation du sous-bois par les grands ongulés qui empêchent l'installation de jeunes arbres.
Pour lutter contre ce dépérissement, en 2019 le mouvement "Ensemble sauvons la forêt de Chantilly" a été initié avec pour ambition de faire de Chantilly un laboratoire à ciel ouvert, mobilisant les meilleurs scientifiques ainsi que les habitants. Plusieurs actions (réseaux de placettes permanentes d’observation, inventaires forestiers, analyse de sol et des communautés végétales, plantations d'espèces plus méridionales, recherche de nouvelles méthodes de chasse et de récolte de bois…) ont déjà été menées pour mieux comprendre la forêt et déceler les meilleures solutions pour la sauver.
Nous rêvons d'une forêt en meilleure santé qui pourra ainsi continuer à nous rendre tous les innombrables services écologiques, sociétaux et économiques. Pour cela, il nous faut poser sur notre forêt des regards croisés qui permettent de comprendre et anticiper ce qui fait, qu’en plein tumulte climatique, nos arbres survivent.
Ainsi, chacun pourra se délecter et se ressourcer à l'ombre des arbres comme ses aïeuls et pendant encore de longues années.
