La forêt domaniale de Parlatges, située sur le rebord méridional du Causse du Larzac entre 300 et 800 m d'altitude, est très belle. Elle a été en partie reboisée en pins noirs d'Autriche, érables et chênes caducs. Ce reboisement a permis de lutter contre l'érosion des flancs de la Serre de Mélanque, au voisinage d'anciennes terrasses d'olivettes, de plantes de moyenne montagne et d'orchidées. Les vues vers le Nord (cirque du Bout du Monde, Larzac) comme vers le Sud (Salagou) sont magnifiques.
Les ruisseaux de la Paumèle et de la Fagette traversent le hameau de Parlatges et la forêt de Notre Dame de Parlatges. La forêt abrite plusieurs espèces protégées comme l'emblématique salamandre tachetée. Elle est régulièrement survolée par des rapaces, notamment des vautours fauves et des aigles royaux. Au printemps, c'est une explosion de senteurs, avec en particulier la floraison des genêts, des coronilles, d'un grand nombre d'herbes aromatiques. De véritables balades botaniques s'offrent aux visiteurs sur les nombreux sentiers de randonnée. Le hameau de Parlatges tirerait son nom occitan (parole, langage) de la source qui s'y écoule et connue pour ses bienfaits miraculeux sur les perosnnes souffrant de troubles de la parole. Le Théâtre dans la Forêt est donc très sensible à proposer des manifestations en lien avec l'oralité, le chant, le conte ...
Au début du 19ème siècle, les coteaux de la forêt domaniale de Notre Dame de Parlatges étaient dépourvus de couverture végétale après des siècles de pastoralisme et de déboisement intensifs pour l'industrie drapière, les verreries, etc. Des travaux commencent en 1863 avec l'aide de la population locale au moment où l'industrie textile décline et que le chômage progresse. Le reboisement est réalisé au moyen de semis de feuillus et de résineux, puis à partir de 1880, avec des plants majoritairement de pin noir d'Autriche, essence rustique capable de coloniser des sols superficiels et pauvres. Encore faut-il préparer le terrain. En 1937 furent créés des "chantiers de chômeurs", pour l'ouverture des premières routes forestières : 100 km de sentiers sont créés et des murettes élevées pour soutenir la terre ... En 1941, le relais fut pris par les "chantiers de la jeunesse", et en 1964 par les anciens "harkis" habitant Lodève. Dans le premier tiers du XXe siècle, la forêt est une réalité même si elle subit d'importants incendies entre 1918 et 1956. Classée en peuplement de protection, le statut de la forêt de Parlatges qui couvre aujourd'hui 2 400 ha sur cinq communes, est abrogé en 1965 afin de permettre l'exploitation des arbres arrivés à maturité. D'importantes coupes à blanc ont été réalisées ces dernières années ce qui a pu heurter la sensibilité du public.
Les parcelles exploitées, souvent pentues, n'ont pas été replantées mais vouées à la régénération naturelle par des espèces spontanées telles que le chêne blanc ou la robinier faux acacia qui ont reconstitué les peuplements de feuillus qui devaient prévaloir avant la déforestation. En reconstituant les sols, la forêt domaniale a joué parfaitement son rôle de régulateur des eaux de pluie et a atténué les effets dévastateurs des crues qui n'ont plus atteint les niveaux des siècles passés.
Actuellement régulièrement exploitée par l'ONF, plusieurs zones de la forêt subissent des coupes à blanc, zones qui sont soit laissées à elles-mêmes pour régénération naturelle, soit pour être replantées avec des feuillus.
Cependant ces dernières années, les conditions climatiques ont eu un impact défavorable sur les peuplements forestiers. Pour préparer l'avenir des forêts publiques et garantir leur résilience, les équipes de l'ONF ont été pleinement mobilisées afin de redonner vie aux peuplements dévastés. La forêt de Notre Dame de Parlatges est une forêt méditéranéenne, habituée aux fortes températures, mais qui pourtant est devenue de plus en plus vulnérable face aux sécheresses excessives à répétition, occasionnant le dépérissement des peuplements. Car si auparavant, la forêt a prouvé qu'elle était capable de s'adapter, aujourd'hui, le réchauffement climatique s'est amplifié à une vitesse inédite. Et faute de régénération naturelle, la main de l'homme est devenue primordiale pour veiller à sa sauvegarde tout en l'accompagnant vers la syviculture de demain. Comment ? En reboisant avec une diversité d'essence adaptées aux évolutions du climat, tout en conservant et valorisant la végétation en place.
Une gestion durable : tel est le principe de la "Forêt mosaïque". Dans cette optique, des bouquets et jeunes semis de pin noir d'Autrice, de chêne pubescent et d'alisier blanc ont été conservés, efin d'adapter les modalités de renouvellement dans l'espace forestier. Au total sur une surface de 5 hectares 7 300 arbres (1 000 feuillus divers, 4 000 cèdres, 2 000 pins d'Alep et 300 sapins bornuller) ont été plantés fin 2020. Dont 2 035 plants grâce aux dons des particuliers. Sur le long terme, ce projet permettra de fortifier l'écosystème dégradé par ce déboisement, contribuant aussi à la séquestration de carbone, à la régulation des phénomènes hydrologiques, et aussi à l'amélioration de la qualité des paysages.