La forêt de Combas s’étend sur 400 hectares comprenant des étangs, cours d’eau et vieux bâtiments offrant différents habitats pour la faune et la flore.
Parmi les feuillus nous trouvons en grande partie du taillis de châtaigniers avec des réserves de chênes. Il y a également des plantations de chênes rouges. Le long des rus et des mares nous trouvons des aulnes, saules, bouquets de bouleaux et de merisiers composant un paysage de lande humide. Les zones plus difficiles d’accès comptent des pruneliers, aubépines, alisiers, noisetiers etc.. et de façon plus éparse nous trouvons encore des érables et des hêtres. Les résineux en plantations comprennent des douglas, mélèzes d’Europe et du Japon, sapins de Vancouver, pins sylvestres, pins laricios..
Notons le passage de cerfs et la présence plus marquée de chevreuils, sangliers, blaireaux, renards, martres, fouines, belettes, loutres et ragondins. Les rapaces sont bien présents : milans noirs et royaux, buses, faucons crécerelle, éperviers, chouettes effraies, hulottes, grandes aigrettes… sans oublier les nombreux pics, bécasses des bois et passereaux ! Nous remarquons depuis quelques années l’arrivée de nouvelles espèces venues du Sud.
L’eau est bien présente sur ce territoire marqué par un riche chevelu hydrographique constitué de petits rus (ou ruisseaux) qui se jettent dans deux gros ruisseaux ou des pêcheries (petits étangs). Malgré la densité de ces cours d’eau, leur intensité en termes de débit reste faible, ce qui justifie le dimensionnement modeste des moulins qui se trouvent sur ce territoire.
Jusqu’aux années 1920, ce fut un territoire de chasse à cour, avec l’utilisation classique des arbres pour le bois de chauffage et bois d’œuvre, restant très modeste et locale. Lorsque la chasse à cour à disparu, une chasse classique a perduré et l’utilisation du bois d’œuvre et de chauffage a augmenté. A partir des années 60, le Fond Forestier National a favorisé une exploitation économique des forêts, notamment à travers la plantation de résineux destinés à la vente.
La tempête de 1999 a été désastreuse, ravageant beaucoup de ces résineux et certains feuillus plantés entre les années 1960 et 1980.
Face à la rapidité des changements climatiques et aux observations actuelles, nous ne pouvons que nous inquiéter :
- les frênes (peu nombreux à l’origine) ont entièrement disparu
- les hêtres disparaissent peu à peu
- les chênes pédonculés font des descentes de cimes et doivent être abattus avant de mourir
- Les châtaigniers et les épicéas sont en difficultés
- Les chênes sessiles s’en sortent mieux selon leur localisation et leur orientation..
- Les douglas et les mélèzes résistent bien pour le moment
Face à ce constat, le groupement forestier de Combas cherche à mettre en œuvre des stratégies pour accompagner au mieux la régénération de la forêt et son adaptation au changement climatique. Conscients des capacités d’adaptation de la Nature, la rapidité et le caractère abrupt des changements climatiques actuels questionnent les gestionnaires de cette forêt : les forêts seront-elles capables d’évoluer aussi vite que le climat ?
La gestion forestière actuelle vise à permettre un revenu lissé dans le temps : il s’agit de favoriser une gestion équilibrée permettant la régénération de la forêt sans pour autant interdire les multiples usages du bois.
Face à ce besoin d’accompagner la régénération de la forêt, le groupement forestier a rencontré des personnes capables d’apporter de nouveaux éclairages et des propositions concrètes. Le projet Koridori, porté par Hervé Covès (ingénieur agronome et spécialiste des champignons mycorhiziens) propose une approche globale fondée sur l’importance de recréer des corridors écologiques.
Ces derniers consistent à quadriller le paysage en créant des haies, en renforçant les ripisylves, en protégeant les zones d’intérêt écologique et en les reliant entre elles afin que la vie circule sur et sous terre et puisse jouer son rôle dans l’adaptation des écosystèmes au changement climatique. En effet, le microbiote du sol et notamment les champignons mycorhiziens jouent un rôle déterminant dans la résilience des forêts. Des études récentes ont montré que nos forêts sont sur une trame de champignons dite ectomycorhizienne, or cette trame est plus sensible aux sécheresses, aux fortes températures et à l’augmentation de la salinité des sols qui en résulte.
Face à cette situation, il est possible d’agir en intégrant de manière réfléchie des arbres et arbustes vivant sur une trame de champignons endomycorhiziens. Ces derniers sont en effet plus résistants aux effets du changement climatique. Il se trouve que les plantes constituant les corridors écologiques seront majoritairement endomycorhiziennes (arbres pionniers et fruitiers). Ce qui, d’après les études, devrait soutenir la croissance de nos arbres à ectomycorhizes (chênes, hêtres et résineux).
Un projet a donc vu le jour sur la commune de Vicq-sur-Breuilh et la forêt de Combas, pour mettre en place ces corridors écologiques avec l’expertise et l’accompagnement de l'association Koridori. Dans ce but, le groupement forestier de Combas travaille actuellement sur un nouveau plan de gestion, en commençant par un travail de cartographie recensant tous les endroits d’intérêt écologique (appelés ‘hotspots’, sources de vie et de biodiversité).
Informations et détails sur ce projet avec l'association Koridori : https://www.koridori.org/vicq-sur-breuilh/