Le Groupement Forestier du Passet se situe sur le plateau d’Anglès (81). Il s’étend sur 80ha, dont 20 de landes à bruyères et de zone humides pâturées puis de 60 ha de peuplements adultes dont 50ha sont des épicéas. Aujourd’hui gérée en sylviculture irrégulière, la forêt commence à accueillir une plus grande diversité d’essence d’arbre. Il est situé à proximité directe de la rivière de l’Arn et d’une zone Natura 2000, dont la biodiversité irrigue aussi les parcelles du GF. Elle se situe entre 750 et 850 m d’altitude et bénéficie d’un climat océanique avec une influence montagnarde et méditerranéenne. Il y pleut jusqu’à 1600mm par an. Les sols sont sablo-limoneux, sur gneiss et de profondeur variable. Les vents d’est et ouest sont fréquents, ce qui impacte l'architecture des arbres qui la composent. Les étés comportent régulièrement des périodes de sécheresse.
Le terrain a été acquis par les grands-parents de Mathias en 1958. Entre 1960 et 1970, 50ha épicéas communs, 5ha douglas, 3 ha pins (Laricios et Weymouth) sont plantés.
Dès 1985 de premières éclaircies sont réalisées par Pierre Bonneau. 1996 voit la mise en place de pistes et plateformes empierrées. Entre 2012-2017, un transferts progressif de la gestion de la forêt de Pierre à Mathias Bonneau, intervenant au nom de la SASU Entrécorce permet de conduire la forêt de façon à laisser la part belle à la régénération naturelle, de façon à diversifier les essences et la farandole d’espèces qui y sont associées.
Aujourd’hui cette forêt est en danger. Les épicéas ne sont pas adaptés au territoire et aux changements du climat en cours. Ils doivent faire face au typographe, armillaire, dendroctone, et aux fomès, sont trop sensibles au vent et nécrosent sur l’écorce. Malgré tout, aucune coupe rase n’est envisagée à ce jour. Comme beaucoup d’écosystèmes aujourd’hui, cette forêt est fragilisée. Malgré tout, les choix engagés de gestion (absence de coupe rase et confiance en la résilience de l'écosystème) montrent des résultats très encourageants pour la suite: mise en évidence d'individus résistants, régénération naturelle mélangée, augmentation de la biodiversité potentielle…
Mathias souhaite continuer à diffuser ses connaissances et envisage de faire de sa forêt un lieu d’accueil pour des balades et démonstrations de son savoir-faire.
Pour ce qui est de l’avenir de l'écosystème, celui-ci reste soumis aux aléas climatiques. Ainsi entre le pire (si tout sèche d'un coup) et le meilleur (transition progressive vers un peuplement étagé et mélangé), il s’agit de faire confiance aux mécanismes de la forêt pour réagir au mieux aux perturbations, et d’adapter la réponse sylvicole à celles-ci.