S’agissant d’une saulaie, entre deux bras de la Charentonne, celle-ci est composée principalement de saules, dont une des caractéristiques que nous mettons en valeur, est le principe du marcottage. Il y a également quelques chênes, noisetiers, noyers, un des derniers peupliers noirs de la Vallée de la Charentonne, qui fait actuellement l’objet de mesures de sauvegarde avec le concours de l’ONF, de nombreux aulnes… Nous cherchons à maintenir un équilibre entre la saulaie et la mégaphorbiaie, autre composante importante sur le site, en forte régression en France. L’incidence régulière de crues (le site est en zone inondable), la présence de dépressions naturelles, mares et un bras mort apportent une faune et flore diversifiées, dont font partie les batraciens que nous célébrerons cette année.
Celle-ci est située dans d’anciens prés baignants, pratique ancestrale abandonnée dans la vallée il y a maintenant plusieurs décennies au profit de pâturages plus intensifs en lieux plus secs. Son existence illustre l’évolution naturelle de prairies humides vers l’état boisé lorsque celles-ci sont délaissées.
Devenus terrains abandonnés à proximité d’une ville, ceux-ci sont vite devenus lieu de non-droit dont se sont appropriées différentes populations qui pouvaient y exercer leurs activités en toute impunité y compris le braconnage. Pendant un certain temps la forêt fut bapetisé « Camp des Viets » par les lycéens pour l’ambiance qu’elle évoquait pour eux….
La perception des zones marécageuses a longtemps tenue une place peu valorisante dans les croyances populaires – source de maladies, renforcé par des légendes, romans et musiques à l’image de l’agrion de mercure présente sur le site et autres libellules (à l’image jugé diabolique !)
La perception que l’on a depuis l’intérieur de la forêt alluviale est cependant tout autre et très contrastante par rapport à ces a priori, dégageant une atmosphère à la fois surprenante et merveilleuse.
Malgré sa fragilité, nous souhaitons la permettre au public d’en découvrir ses richesses et de la reconsidérer à travers visites et manifestations culturelles que nous organisons. Le maintien de la forêt alluviale en tant que composante dans la gestion en une mosaïque de biotopes d’une zone humide en fond de vallée d’une surface de 15 hectares est également un choix en faveur du développement de la biodiversité sur le site.
Ainsi, le sentier de sensibilisation qui la traverse permet non seulement au public de découvrir les richesses et l’intérêt de ce biotope, sa beauté inhérente mais aussi de réhabiliter des zones marécageuses auprès du public. Située en zone Natura 2000, classée ZNIEFF et désormais ENS, le site est doté d’une biodiversité remarquable qu’il convient de sauvegarder pour les générations futures.