17 juin
Maintenant, sous nos pieds, passé l’horizon
- Les Minières invite Hiatus/Daniel Linehan et PØST Cie Emilie Gallier pour une immersion dans deux pratiques de danse en plein air. *Land Connection Practices* et ~Glaneuses et Vers de Terre~ nous propose d’*occuper une place dans le moment présent, avec attention et avec tout notre corps* et de ~nous tourner vers les vies hors de notre vue, les oiseaux au-delà de l’horizon, les vers de terre~ la plus grande masse vivante sous nos pieds.
- Point de rencontre, point pivot entre ces deux pratiques, les jardins Les Minières — espace de culture en maraîchage sur sols vivants — vous invite à la flânerie tout au long de la journée. Cette flânerie sera alors l’occasion de rencontres pour découvrir et se pencher sur l’écologie des sols (auprès du maraîcher Cyril Gallier et d’autres invités surprises). Possibilité d’étendre l’expérience avec un bivouac sur le site des Minières.
- Samedi 17 Juin, de 11h à 23h
- *ateliers 11h-12h30, ou 16h30-18h
- ~performance 20h-22h
- Réservation: info@lesminieres.org
- Tous publics (*ateliers à partir de 10 ans)
- Contribution libre et/ou adhésion à l’association Les Minières
- *Land Connection Practices* Promenade-atelier (1h30)
- Daniel Linehan et Michael Helland nous guident à travers une expérience physique sensible, afin de nous aider à nous connecter à nos sens ainsi qu’à notre environnement.
Ils créent un espace-temps en forêt pour des moments de jeux physiques et de méditation active, afin de nous reconnecter à notre corps et à notre environnement. La forêt est un lieu qui répond à un besoin humain fondamental, celui de se connecter avec le plus qu’humain, avec l’herbe verte, le ciel bleu et les êtres sauvages qui volent au-dessus de nos têtes ainsi que ceux qui s’enfuient sous nos pas.
- Nous nous tiendrons debout, nous marcherons, nous écouterons, nous parlerons et danserons ensemble afin d’occuper une place dans le moment présent, avec attention et avec tout notre corps.
- ~Glaneuses et Vers de Terre~ Promenade-performance (2h)
- Emilie Gallier, Nina Boas, et Nienke Terpsma, cultivent des façons d’être avec le paysage. Nous sommes absorbé·e·s en lui plutôt que nous l’observons comme un spectacle détaché. Nous cherchons des verbes, des gestes pour sentir notre corps en relation avec les sols et les cieux. La tête vers le bas, les fesses vers le haut, nous nous tournons vers les vies hors de notre vue : les vers de terre en dessous, les oiseaux au-delà de l’horizon. Incliné·e·s, nous cultivons des corps de racines et de cascades, faisant circuler les eaux, permettant des cycles complets et des processus de régénération.
- Les corps se penchent dans les jardins, les corps des lecteurs·trices penchent sur les livres. Pourquoi se penche-t-on ? Quelle est notre relation avec le paysage dans cette posture ? Alors que la pratique de la lecture invite les lecteurs·trices à se transformer en vers de livre, la posture de nos corps pliés nous rapproche des vers de terre, la plus grande masse vivante sous nos pieds.
- Nina Boas est diplômée de l’AKI, ArtEZ à Enschede (NL) en 2003. Depuis lors, elle développe une pratique multidisciplinaire (performance, dessin, installations, scénographie). Elle brouille la réalité et le monde imaginaire avec des histoires personnelles qui ressemblent à un rêve éveillé. www.ninaboas.com
- ~ Emilie Gallier est chorégraphe et chercheuse basée à Leiden aux Pays-Bas. Elle développe l’idée et la pratique de lecture en spectacle dans ses pratiques et sa recherche en thèse ‘Lire en spectacle’ (2021, Coventry University, DAS Graduate School). Elle s’intéresse au non-écrit qui prospère dans l’écrit, écosystèmes enchevêtrés, et sols vivants. www.post-cie.com
- *Travaillant à la croisée de l’espace théâtral, des lieux d’exposition et des arts en espace publics, Michael Helland fait des interventions créatives visant à favoriser la connectivité sociale et à aider les communautés à faire face à l’obscurité sombre de l’avenir. www.michaelhelland.com
- *Daniel Linehan a travaillé comme danseur et chorégraphe à New York, avant de s’installer à Bruxelles en 2008 où il a suivi le Cycle de Recherche à P.A.R.T.S. Dans son travail chorégraphique, Linehan cherche à obscurcir, en douceur, la frontière qui sépare la danse de tout le reste. www.hia-tus.org
- Nienke Terpsma est artiste visuelle et créatrice de livres. Depuis 2004, elle réalise le magazine d’artiste itinérant pour la recherche non académique Fucking Good Art avec Rob Hamelijnck. FGA est engagée dans la recherche sur le terrain sur l’humus, la vie autour de l’art, les conditions (locales) de l’art et de la culture, avec un intérêt particulier pour l’histoire orale, l’histoire des idées, l’anarchisme, l’écologie. www.fuckinggoodart.nl
- Rendez-vous : Les Minières, 61450 La Ferrière-aux-Étangs
- Pour toute information : info@lesminieres.org
Les jardins et les bois des Minières sont situés en bordure de la forêt communale de la Ferrière aux étangs et de la forêt domaniale d'Andaine. Les 9,5 hectares des Minières sont en petite partie cultivés selon les pratiques de maraîchage sur sols vivants et d'agroforesterie. De vastes prairies offrent aux Minières un grand nombre de plantes sauvages et comestibles (orties, plantains, centaurée, nombril de vénus, achillée millefeuille, ail des ours...). Une grande partie de la surface des Minières est peuplée de bois (bouleaux, hêtres, chênes, et conifères) et de 'forêts en devenir' (génération de forêts spontanées). Trait d'union entre deux vastes forêts, Les Minières ont pour mission de favoriser la vie des sols, renforcer la biodiversité, et sensibiliser les citoyens tout en s'entourant de chercheurs et de scientifiques. Les deux forêts voisines sont pour nous d'importantes expertes:
La Forêt communale de La Ferrière-aux-étangs est peuplée de bouleaux, hêtres, chênes, et de conifères (épicéas). La forêt est riche aussi bien en faune qu’en flore. Champignons, fleurs sauvages, cerfs, sangliers, chevreuils, lièvres peuplent la forêt.
La Forêt d'Andaine est une forêt domaniale de 5400 h, plantée de résineux (pins sylvestres, sapins, épicéas, Douglas), et de feuillus (chênes, hêtres, bouleaux, châtaigners). Le massif forestier des Andaines repose sur des schistes briovériens métamorphisés et sur des schistes et grès paléozoïques plissés par l'orogenèse hercynienne. Culminant à 308 mètres, cette forêt est soumise à un climat de type montagnard. Le relief, la nature du sol, le climat et le type d'exploitation de cette forêt expliquent la présence d'espèces animales et végétales remarquables. On recense un grand nombre d'espèces botaniques rares et/ou protégées. La flore mycologique compte quelques espèces intéressantes dont le Bolet de Quélet, le Satyre des chiens, le Sparassis lamelleux, le Cortinaire violet, la Poule des bois. De nombreuses espèces de papillons parmi lesquelles figurent des raretés dans le département de l'Orne. De nombreuses espèces de libellules parmi lesquelles le très rare sympetrum noir. Cette forêt révèle des espèces rares et indicatrices de sa richesse ornithologique. De nombreux rapaces sont présents. La richesse des pics et des passereaux est assez exceptionnelle. Le gibier y est aussi abondant: cerfs, biches, chevreuils, sangliers.
La forêt communale de la Ferrière-aux-étangs est jeune; son relief fut en partie sculpté par les minières: mines à ciel-ouvert où l’on extrayait le minerai de fer du moyen-âge jusqu’au milieu du XIXème siècle. Ce minerai alimentait les fourneaux alentour où l’on produisait de l’acier pour les forgerons, cloutiers, ferronniers, maréchaux-ferrants et autres travailleurs du fer de la région. Les minières forment encore aujourd’hui des excavations bien visibles, longues de plusieurs kilomètres et profondes de près d’une dizaine de mètres. Leur découverte permet de s’initier à la géologie locale et de comprendre comment s’est formé le minerai de fer il y a 470 millions d’années.
La forêt d’Andaine est issue de la ’Sylva Andenae’ du Haut Moyen Age, grand massif boisé qui s’étendait de Domfront à Alençon, séparant la Normandie du Maine. Reposant sur le bouclier gréseux du massif armoricain, modelé au fil des temps par l’action des mers et des glaciers, cette forêt, au relief si particulier en contexte de plaine, présente un réseau dense de ruisseaux et milieux humides. D’un point de vue historique, la forêt est le lieu de nombreux mythes, d’histoires fantastiques liées aux sources, et de faits liés à la seconde guerre mondiale.
Les minières (mines à ciel ouvert) sont une particularité de la Forêt communale de la Ferrière-aux-étangs. Elles sculptent le paysage de chemins creusés, de reliefs sinueux, et de parois rocheuses.
La forêt d'Andaine abrite un grand nombre d’arbres remarquables (pour leur âge, taille et beauté). Le chêne Hippolyte est le plus connu et le plus vieux chêne de la forêt. On estime son âge entre 350 et 400 ans (circonférence de 5,26 m à 1m30 du sol). Le site de la ‘Lande Menue’ est un des espaces naturels de la forêt d’Andaine et contribue à la préservation de la biodiversité locale.
L’association Les Minières se situe géographiquement entre la forêt communale de la Ferrière-aux-Étangs et la forêt d'Andaine, tel un trait d’union. Ces forêts sont les poumons de nos projets entre agroécologie et pratiques artistiques. Ces forêts nous inspirent. Nous souhaitons mieux les connaître et les faire connaître différemment (au-delà de pratiques d’extraction); mieux les comprendre d’un point de vue botanique, géologique, historique, et culturel. ‘Promouvoir de nouveaux équilibres entre les humains et le vivant', régénérer les sols lieux d'extraction par le passé, apporter des matières organiques, laisser faire, réensauvager, favoriser la biodiversité.
