Au cœur du massif forestier des Landes, là où la tempête est passée, on en retrouve quelques stigmates. La forêt est consitutée d'un plateau landais principalement boisé de pin, ponctué d'airiaux (espaces d'habitats traditionnels) et d'une alterne avec une forêt de feuillus marquant la présence d'un ruisseau.
Au XVIIIème siècle, la forêt était limitée à quelques petits massifs. A cette époque, la lande est marécageuse l’hiver et trop sèche l'été offrait le spectacle d’un désert. La forêt et l’élevage constituaient l’essentiel des activités des populations des landes de Gascogne. Les photos de Félix Arnaudin témoignent de ce mode d’existence : les derniers paysans de cette région, tel le berger landais perché sur ses échasses. Alors viable pour le plus grand nombre : le système agro-pastoral permettait de nourrir les familles en tirant un profit des terres de la lande. Mais les sables de la côte envahissaient les villages du littoral et constituaient une menace pour l’intérieur des terres. Des hommes ont cherché à arrêter les dunes poussées par le vent et l’océan. Des travaux de fixation ont été entrepris vers 1780 poursuivant les études et les expériences de plusieurs hommes. Cela consistait à installer des plantes, comme l’oyat, dont les racines longues et touffues provoquent une sorte de feutrage retenant le sable. Puis, on sème des pins sur les versants orientaux des dunes en ajoutant des graines d’ajoncs et de genêts, le tout recouvert de branchages pour éviter que le vent n’emporte les semis. Les sables sont ainsi stabilisés. Des travaux de drainage ont alors été effectués sous le second empire. Ils ont permis la création de plus de 600 000 ha de forêt essentiellement privée.
Lors de sa visite dans les Landes en 1855, l’Empereur Napoléon III fut enthousiasmé par les résultats et décida d’acquérir personnellement un vaste territoire en vue de son assainissement et de sa mise en culture. La loi du 19 juin 1857 impose aux communes d’assainir et d’ensemencer en pin les terrains leur appartenant.
L’implantation massive des pins signe l’expropriation et la disparition des populations vivant le système agro-pastoral, qui se recyclent tant bien que mal dans l’industrie du bois et du gemmage. Publiquement, la plantation de pins maritimes dans l’intérieur des terres était présentée comme indispensable pour assainir les marécages et améliorer les conditions d’hygiène. Cela ne faisait pas l’unanimité.
De grands incendies dans les années quarante ont remis en cause l’effort de plantation; prés de 300 000 ha de forêt ont été détruits. A l’aube des années cinquante, la forêt landaise était une forêt sinistrée.
La tempête Klaus a traversé le sud-ouest de la France le 24 janvier 2009, entraînant de gros dégâts matériels. Tout juste remise de la tempête Martin (décembre 1999), les sylviculteurs voient à nouveau leurs pins maritimes et autres essences déracinés ou sectionnés. Cette sylviculture industrielle perturbée par des tempêtes rapprochées dans le temps a vu remettre en cause sa rentabilité.
Un an après le passage de Klaus, un insecte ravageur s’attaque au massif landais, le scolyte, provoquant une aggravation du bilan de la tempête.
Contrairement à beaucoup d’autres forêts européennes, elle est presque entièrement constituée de forêts plantées et exploitées industriellement. La plantation massive de pins a été amorcée pour stopper la progression des sables mobiles et assainir le sol dès le XVIIIe siècle
La forêt des Landes de Gascogne est un massif forestier du sud-ouest de la France. D’une superficie de près d’un million d’hectares, elle est la plus grande forêt artificielle d’Europe occidentale. Bordée par l’océan Atlantique, elle forme un vaste triangle et s’étend sur une grande partie des départements français des Landes et de la Gironde. Elle déborde également sur le département de Lot-et-Garonne. Le massif des Landes donne naissance à quelques fleuves (la Leyre, le Boudigau, etc.) et des rivières (le Ciron, le Gat mort, etc.). Principalement privée, elle comprend quelques parties domaniales situées près du littoral atlantique. Les plantations sont principalement constituées de pins maritimes. D’autres essences cohabitent cependant avec le pin, parmi lesquelles la plus courante est le chêne.
L'été 2022 a rappelé la fragilité de cet espace face aux phénomènes de sécheresse et donc d'incendies. Plusieurs grands incendies ont abîmé la forêt de Gascogne, et ont marqué les populations qui y vivent. Depuis ces évènements, acteurs et habitants se posent de nombreuses questions quant au devenir de ce territoire.
La forêt est la première priorité politique de la Charte du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne 2014-2026:
Priorité politique 1: Conserver le caractère forestier du territoire
> Objectif opérationnel 1.1 : CONFORTER L’AVENIR FORESTIER DU TERRITOIRE
Le massif évolue et des mutations se dessinent, il est nécessaire d’anticiper les changements et d’accompagner les initiatives. Il se conçoit et s’appréhende dans une approche globale et les perspectives d’avenir devront prendre en compte les différentes fonctions du massif et œuvrer pour un développement plus durable de la forêt des Landes de Gascogne.
> Objectif opérationnel 1.2 : GARANTIR LES FONCTIONS ÉCOLOGIQUES DE LA FORÊT
La vocation première du massif des Landes de Gascogne n’interdit pas de concevoir l’espace forestier dans ses autres enjeux en reconnaissant les fonctions écologiques de ce mode d’occupation de l’espace qui invite aussi à améliorer ses aménités.
> Objectif opérationnel 1.3 : ACCOMPAGNER LE DÉVELOPPEMENT DE L'ÉCONOMIE FORESTIÈRE
Le soutien à la filière forêt-bois nécessite la définition d’orientations stratégiques collectives, en additionnant les énergies et en accentuant les efforts en faveur des unités à forte valeur ajoutée.
Il s’agit donc de définir ensemble une stratégie de valorisation de la filière forêt-bois. La diversification, en particulier le bois d’œuvre, et la qualification des modes de production sont affirmées comme des moyens de pérenniser ces activités.