Son passé
Historiquement, la vocation forestière du Bois de la Guieterie remonte à plusieurs siècles, d’après les archives cartographiques les plus anciennes connues (18ème siècle).
Dans un passé plus récent, soit des années 1850 à 1930, le site a été marqué par l’activité des carriers, qui exploitèrent les ressources minérales du site, que ce soit le grès dans la pente pour fabriquer des pavés, ou la meulière en plateau, très utilisée dans la construction sur le bassin parisien. Il est d’ailleurs à noter que le site est en connexion avec les bois de la commune des Molières (dont l’étymologie fait référence aux « meules »), et que des chemins creux apparaissent en divers endroits sur le boisement, qui servaient probablement autrefois à l’acheminement des pierres. On retrouve également les traces d’une ancienne exploitation sylvicole sur le plateau avec la présence de résineux en forte concentration (Pin sylvestre, sapin de Douglas).
Son présent
La forêt jouxte un bois privé en cours d’exploitation, des terres agricoles sur le plateau et un espace périurbain en contrebas. Elle bénéficie toutefois d’une continuité écologique du fait de sa connexion avec d’autres milieux forestiers sur les versants adjacents de la vallée (Montabé, Méridon, etc.). La présence du RER B à quelques centaines de mètres fait prendre conscience de son exposition à la présence humaine.
Toutefois, malgré sa taille restreinte et son environnement très anthropisé, la biodiversité observée demeure importante. Le classement en Réserve a pour objectif de garantir un fonctionnement pérenne des écosystèmes, d’en assurer l’entretien, mais doit aussi contribuer à la sensibilisation du public pour en définitive préserver les richesses du site.
La réglementation en vigueur limite les usages, définit des règles à respecter pour les cheminements, interdit les prélèvements, et encadre l’entrée de certains occupants potentiellement menaçants pour la faune. Des comportements en transgression sont néanmoins constatés avec la promenade des chiens en liberté, les sorties de chemin par les VTT, etc.
Comme pour tous les milieux naturels, le changement climatique n’est pas sans conséquence : la forêt est fragilisée par les épisodes de sécheresse qui conduit à l’assèchement des mares, et à la diminution de l’épaisseur des strates inférieures épigées (litière, mousses, etc.), et la multiplication des évènements climatiques extrêmes notamment sur les épisodes pluvieux, combinée à la nature du substrat, génère une forte érosion et le lessivage des pentes. L’ensemble de ces éléments fragilise l’enracinement des arbres et accélère certains processus naturels.
Les aménagements sont minimes et peu visibles depuis la rue (panneaux d’information figurant une cartographie des lieux, faisant apparaître quelques développements sur les réserves, les particularités du lieux, les espèces remarquables et présentant le règlement du site). Le lieu, tout comme sa nature d’espace protégé, sont peu connus car il ne fait pas partie de chemins de GR ou autre randonnée identifiée et ne bénéficie pas d’élément de mise en valeur, ni d’accessibilité rendant le site particulièrement attractif pour le public..
Les atouts de cette forêt de réserve sont :
- la présence d’une biodiversité très intéressante, préservée et pérenne,
- son accessibilité aux habitants et aux parisiens (400m de la gare de RER),
- son côté “ensauvagé” dans un contexte régional forestier assez uniforme, et lié à l’exploitation de la ressource en bois.
Son futur
Les rêves et projets de l'association Le souffle des histoires pour cette forêt sont :
- Meilleure connaissance de la richesse de ces forêts, de ses espèces, de ses cycles et de son écologie globale,
- Intégration dans le tissu touristique éco-durable, avec des départs de balade d’1h à 3h,
- Reconnaissance par les habitants (et visiteurs) de la spécificité de ces espaces protégés qui constituent des poumons de verdure en Ile-de-France, de ce que signifie la biodiversité sur ce site, respect et mise en pratique des règles fixées pour la préservation de ces milieux,
- Développement d’une approche sensible à ces espaces naturels (observation, écoute, odeurs, fraîcheur et humidité comme une fenêtre sur le rôle climatique des forêts) conduisant à intégrer et à investir ces lieux plus personnellement.
