15 juin
Expérience nocturne et immersive
au Bosc de l'Artigassa
Plongez dans une expérience éducative immersive au cœur d’une forêt en pleine évolution. Rejoignez-nous pour une balade au crépuscule à la découverte des vieilles forêts, de leur biodiversité et de leurs multiples fonctions. Guidés par un agent des réserves naturelles et un conteur, explorez les légendes et les réalités de ces écosystèmes vitaux, et découvrez l’importance cruciale de leur préservation face aux changements climatiques. Après un accueil chaleureux dès 19h30 pour une exposition libre et un repas tiré du sac, où les boissons chaudes seront offertes, nous partirons en covoiturage à 21h pour une expérience inoubliable à partir de 21h30. Assurez-vous d’avoir des chaussures de marche, des vêtements adaptés et une lampe frontale pour une expérience optimale !
19h30 – 00h00 – Exposition « Forêt en libre évolution ». Une exposition en libre accès sera proposée sur le thème des forêts à caractères naturels et en libre évolution.
- Point de rendez-vous : Salle communale, 1 place du 8 mai 1945 – 66500 Conat
19h30 – 20h00 – Pot d’accueil. Venez partager un repas convivial type « auberge espagnole », boissons et café offerts par les organisateurs.
Informations pratiques :
- Point de rendez-vous : Salle communale, 1 place du 8 mai 1945 – 66500 Conat
- Inscription obligatoire au : 06 89 93 69 38 ;
21h00 – Départ du covoiturage. Après quoi, la balade débute à 21h30.
- Point de rendez-vous : Parking de la Réserve naturelle de Conat, 1 place du 8 mai 1945, 66500 Conat
21h30 – 00h00 – Balade crépusculaire à deux voix, entre mythe et réalité de nos forêts. Plongez dans une expérience éducative immersive au cœur d’une forêt en pleine évolution. Rejoignez-nous pour une balade au crépuscule pour découvrir les vieilles forêts, leurs multifonctionnalités et leur biodiversité. Vous serez guidés par deux voix : l’une par un agent des réserves naturelles et l’autre par un conteur/troubadour. Venez découvrir les contes et légendes sur les forêts et en apprendre plus encore sur l’importance de la libre évolution de ces écosystèmes face aux changements climatiques, ainsi que les actions concrètes pour les préserver.
Informations pratiques :
- Equipement : assurez-vous d’avoir des chaussures de marche, des vêtements chauds adaptés à la météo et une lampe frontale pour profiter pleinement de cette expérience ;
- Inscription obligatoire au : 06 89 93 69 38.
Attention, la jauge de cet événement est réduite, pensez donc à vous inscrire rapidement !
L'ensemble forestier occupe le versant nord très abrupt d'un massif calcaire, le mont Coronat. Le versant est couronné par de vastes abrupts rocheux, qui bordent eux-mêmes de vastes plateaux culminants ou des crêtes douces, offrant un panorama sur la plaine du Roussillon et les massifs adjacents. Une grande partie de ce territoire est placée sous la protection de deux réserves naturelles nationales (RNN), la RNN de Conat et la RNN de Nohèdes. En versant sud se trouve une troisième réserve naturelle, mitoyenne des deux autres, la RNN de Jujols, les trois réserves formant les RN du mont Coronat (3 100 ha).
À Conat, la forêt est en partie classée en forêt communale. Le restant bénéficie en partie d'un projet D'ORE (obligation réelle environnementale), s'étendant aussi sur le territoire de la commune de Nohèdes.
L'amplitude altitudinale globale est de 1 600 m environ, ce qui fait qu'au moins trois étages phytoclimatiques sont traversés, depuis la forêt de chêne vert de la base de l'étage supraméditerranéen, vers 600 m d'altitude, jusqu'à la forêt subalpine de pin à crochets qui culmine ici à 2 172 m. Les autres essences sont le chêne pubescent, le hêtre, le sapin. Une caractéristique de la forêt est d'accueillir une grande diversité d'essences, sous-arbustives, arbustives et arborées, une soixantaine d'espèces.
Généralement, le massif est un point chaud de biodiversité, les RN du mont Coronat accueillant par exemple un pourcentage significatif de la biodiversité métropolitaine : 20 % environ de la flore vasculaire (1 200), plus du quart des araignées (440) et des papillons (1 500), le tiers des orthoptères (80), 40 % des fourmis (96), la moitié des chauves-souris (18), etc., pour ne donner que quelques exemples.
Les espèces patrimoniales sont légions : qu'ils s'agissent d'espèces protégées, d'espèces menacées, d'espèces rares en France. Plusieurs d'entre elles sont des micro-endémiques du massif, ou bien d'une zone biogéographique restreinte (catalane, pyrénéenne, ouest-méditerranéenne, catalono-occitane ou catalano-cévenole), un certain nombre n'étant présent en France que sur le mont Coronat.
L'extraordinaire richesse du site s'explique par sa situation sur un « nœud » climatique où s'affrontent les influences océanique, méditerranéenne, et la nuance continentale irradiant depuis le centre de la chaîne pyrénéenne. Cette complexité climatique se combine avec celle, topographique, propre aux zones de montagne. Chaque pli de la montagne, suivant son altitude, son exposition, sa situation par rapport aux autres accidents topographiques, offre un lieu original d'hébergement.
Mais cela ne serait rien sans une permanence de cette diversité de conditions tout au long du Pléistocène. Chaque flux et reflux d'espèces entre la péninsule Ibérique et l'Europe moyenne, au gré des glaciations et déglaciations, a laissé ici, sur son passage, en avant-poste ou en arrière-garde, un contingent de représentants. À l'échelle de l'humanité, le mont Coronat est un éternel refuge.
La forêt a été graduellement exploitée à partir du 18ème siècle, pour augmenter la surface de vaine pâture, l'agriculture « en aspres », c'est-à-dire sans irrigation, pour le bois de chauffage et de plus en plus pour alimenter les forges catalanes qui exploitaient le minerai de fer local. La forêt se réduit comme peau de chagrin. En 1850, la population atteint un pic démographique dans les campagnes françaises et aussi à Conat : là, un arrêté municipal interdit alors aux habitants d'aller ramasser le bois mort ou d'amener des troupeaux dans le dernier noyau forestier de la commune. Progressivement, avec le développement de notre société thermo-industrielle, s'installe une décrue des activités rurales et la forêt revient progressivement.
Aujourd'hui, ce versant très forestier se présente comme un endroit particulièrement sauvage et impraticable, d'une beauté austère. Aussi, peu d'activités y ont cours, il est presque uniquement fréquenté par l'association locale de chasse et les agents des réserves naturelles. L'ancienne hêtraie-sapinière se réinstalle lentement, précédée par les landes, puis par la forêt pionnière de pin sylvestre, qui domine encore actuellement à l'étage montagnard. A l'étage supraméditerranéen, elle se mélange au chêne vert, préparant le retour du chêne pubescent.
Cependant, il est de plus en plus sensible que cette dynamique naturelle est contrariée par la dérive climatique en cours. Les espèces animales s'évadent en altitude, la végétation souffre de la sécheresse et de la chaleur, et meurt. Il s'agit là d'un processus inexorable que nous devons affronter.
Si la situation globale oblitère l'avenir des écosystèmes en place, la situation locale est plus favorable : la forêt communale est au repos au moins pour les quinze ans à venir ; la réserve naturelle offre une relative protection, de même qu'à Nohèdes et Jujols ; le projet « d'ORE » (Obligation Réelle Environnementale) envisage de laisser en libre évolution au moins jusqu'au début du xxiie siècle environ 800 ha, d'un seul tenant, de cet ensemble, majoritairement à Nohèdes. Cela favorisera le pouvoir de résistance des écosystèmes : le terme de résilience ne peut être employé, car les bouleversements seront de grande ampleur.
L'immense espoir est que malgré la brutalité du processus en cours et l'ampleur des changements, le mont Coronat conservera sa qualité d'éternel refuge, qu'il restera à la nature quelque chose de sa splendeur passée. La nature, de toute façon, aura le dernier mot, mais il est difficile pour une large part de l'humanité, n'est-ce pas, de se résigner à souffrir et à voir disparaître ce qui lui est consubstantiel, ce qui l'a forgé biologiquement et culturellement.