7 juin
Projection filmographique nocturne
à Parlatges
20h00 – Projection d’Une vie de grand rhinolophe, un film de Tanguy Stoecklé : il y a au cœur de la Camargue une fabuleuse colonie de Grand Rhinolophe. Cette espèce de chauve-souris est l’une des plus étonnantes. Véritable petit clown doté des toutes dernières technologies biologiques, le Grand Rhinolophe est aussi rare que mystérieux. « Une vie de Grand Rhinolophe » vous invite à partager la vie d’une jeune femelle et de sa mère, pour le meilleur et pour le pire…
Diffusion suivie d’une discussion avec Rodolphe Majurel, écologue chiroptérologue.
Grand Prix, LIROUR d’OR, du festival international du film animalier de Ménigoute 2014. Grand Prix du festival international du film animalier d’Albert 2015.
Informations pratiques :
- Inscription au : 09 75 47 27 23 ;
- Point de rendez-vous : Chapelle de Notre-Dame de Parlatges, Hameau de Parlatges
21h30 – 23h30 – Balade dans l’inaudible : Rodolphe Majurel, écologue chiroptérologue, vous emmènera pour une balade dans la forêt de Notre-Dame de Parlatges, à la découverte des chauves-souris et de leurs chants !
- Equipement : se munir de bonnes chaussures, d’une lampe de poche et d’un pull ;
- Point de rendez-vous : Place Emile Bellet, hameau de Parlatges – 43°46’42.6″N 3°25’02.6″E
- Réservation au : 09 75 47 27 23
La forêt domaniale de Notre-Dame-de-Parlatges, située sur le rebord méridional du Causse du Larzac entre 300 et 800 mètres d'altitude, est très belle. Elle a été en partie reboisée en pins noirs d'Autriche, érables et chênes caducs, permettant de lutter contre l'érosion des flancs de la Serre de Mélanque. Les vues vers le Nord sur le Cirque du Bout du Monde et le plateau du Larzac, comme vers le Sud, sont magnifiques.
Les ruisseaux de la Paumelle et de la Fagette traversent le hameau de Parlatges et la forêt de Notre-Dame de Parlatges.
La forêt abrite plusieurs espèces protégées comme l'emblématique salamandre tachetée. Elle est régulièrement survolée par des rapaces, notamment des vautours fauves et des aigles royaux. Au printemps, c'est une explosion de senteurs, avec en particulier la floraison des genêts, des coronilles, d'un grand nombre d'herbes aromatiques. De véritables balades botaniques s'offrent aux visiteurs sur les nombreux sentiers de randonnée.
Le hameau de Parlatges tirerait son nom occitan de la source qui s'y écoule, connue pour ses bienfaits miraculeux sur les personnes souffrant de troubles de la parole. Le Théâtre dans la Forêt est donc très sensible à proposer des manifestations en lien avec l'oralité, le chant, le conte ...
Au début du 19ème siècle, les coteaux de la forêt domaniale de Notre Dame de Parlatges étaient dépourvus de couverture végétale après des siècles de pastoralisme et de déboisement intensifs pour l'industrie drapière, les verreries, etc. Des travaux commencent en 1863 avec l'aide de la population locale au moment où l'industrie textile décline et que le chômage progresse. Le reboisement est réalisé au moyen de semis de feuillus et de résineux, puis à partir de 1880, avec des plants majoritairement de pin noir d'Autriche, essence rustique capable de coloniser des sols superficiels et pauvres. Encore faut-il préparer le terrain. En 1937 furent créés des "chantiers de chômeurs", pour l'ouverture des premières routes forestières : 100 km de sentiers sont créés et des murettes élevées pour soutenir la terre ... En 1941, le relais fut pris par les "chantiers de la jeunesse", et en 1964 par les anciens "harkis" habitant Lodève. Dans le premier tiers du XXe siècle, la forêt est une réalité même si elle subit d'importants incendies entre 1918 et 1956.
Classée en peuplement de protection, le statut de la forêt de Parlatges qui couvre aujourd'hui 2 400 ha sur cinq communes, est abrogé en 1965 afin de permettre l'exploitation des arbres arrivés à maturité. D'importantes coupes à blanc ont été réalisées ces dernières années ce qui a pu heurter la sensibilité du public.
Les parcelles exploitées, souvent pentues, n'ont pas été replantées mais vouées à la régénération naturelle par des espèces spontanées telles que le chêne blanc ou le robinier faux acacia qui ont reconstitué les peuplements de feuillus qui devaient prévaloir avant la déforestation. En reconstituant les sols, la forêt domaniale a joué parfaitement son rôle de régulateur des eaux de pluie et a atténué les effets dévastateurs des crues qui n'ont plus atteint les niveaux des siècles passés.
Actuellement régulièrement exploitée par l'ONF, plusieurs zones de la forêt subissent des coupes à blanc. Ces zones sont soit laissées à elles-mêmes pour régénération naturelle, soit pour être replantées avec des feuillus.
Cependant, ces dernières années, les conditions climatiques ont eu un impact défavorable sur les peuplements forestiers. Pour préparer l'avenir des forêts publiques et garantir leur résilience, les équipes de l'ONF ont été pleinement mobilisées afin de redonner vie aux peuplements dévastés. La forêt de Notre-Dame-de-Parlatges est une forêt méditerranéenne, habituée aux fortes températures, mais qui pourtant est devenue de plus en plus vulnérable face aux sécheresses excessives à répétition, occasionnant le dépérissement des peuplements. Car, si auparavant, la forêt a prouvé qu'elle était capable de s'adapter, aujourd'hui, le réchauffement climatique s'est amplifié à une vitesse inédite. Et faute de régénération naturelle, la main de l'homme est devenue primordiale pour veiller à sa sauvegarde tout en l'accompagnant vers la sylviculture de demain. Comment ? En reboisant avec une diversité d'essence adaptées aux évolutions du climat, tout en conservant et valorisant la végétation en place. Tel est le principe de la "Forêt mosaïque".
Dans cette optique, des bouquets et jeunes semis de pin noir d'Autriche, de chêne pubescent et d'alisier blanc ont été conservés, afin d'adapter les modalités de renouvellement dans l'espace forestier. Au total sur une surface de 5 hectares, 7 300 arbres (1 000 feuillus divers, 4 000 cèdres, 2 000 pins d'Alep et 300 sapins bornmuller) ont été plantés fin 2020. Dont 2 035 plants grâce aux dons des particuliers. Sur le long terme, ce projet permettra de fortifier l'écosystème dégradé par ce déboisement, contribuant aussi à la séquestration de carbone, à la régulation des phénomènes hydrologiques, et aussi à l'amélioration de la qualité des paysages.