Résultats de la 1ère édition de notre concours de photographie étudiant !
RESULTATS DU CONCOURS DE PHOTOGRAPHIE
Pour la première édition de notre concours photo, quatre photographies ont été récompensées et neuf seront exposées à l’Espace Rambouillet dès ce week-end !
- Premier prix : Aurèle Castellane
- Deuxième prix : Camille Guillebaud
- Troisième prix : Nicolas Blanchard
- Coup de cœur du jury : Lila Schpilberg
Félicitations également aux cinq autres photographies exposées : Léo Dumont-Deslaurier, Jules Meunier, Aline Goguel, Yann Le Cornec et Anaëlle Guérin !
L’équipe des Nuits des Forêts remercient l’ensemble des participants.
A l’année prochaine , mais en attendant n’hésitez pas à découvrir l’ensemble des photographies exposées à l’Espace Rambouillet durant tout l’été !
RAPPEL DU CONCOURS
Pour la quatrième édition de son festival en forêt, l’association les Nuits des Forêts organise un concours de photographie ouvert à l’ensemble des étudiant.es en France !
- Le thème annuel : Les humains des forêts
Les humains et les forêts entretiennent une relation ancestrale, intime et complice. Une multitude de savoir-faire et métiers en sont nés, évoluant au fil des siècles et des besoins de l’humanité. Les forêts sont peuplées de cultivateurs, de veilleurs et de protecteurs. Nombreux sont ceux qui la façonnent, l’entretiennent, la sèment et l’accompagnent. Certains la défendent des flammes quand d’autres l’observent pour l’aider à survivre dans un climat incertain. Autant de liens émouvants entre humains et vivants, ancrés dans des histoires personnelles, dans les cultures locales, dans la mémoire des territoires comme dans leurs défis à venir.
Dans l’objectif d’impulser des rencontres créatives entre la jeunesse et le monde forestier, et afin de valoriser les femmes et les hommes qui habitent et travaillent la forêt au quotidien, l’association Nuits des Forêts invite les étudiant.es à proposer des mises en valeur sensibles ou insolites des forestiers et autres fins connaisseurs des forêts proches de chez eux, à travers un concours de photographie.
- Dotations et discernements
Trois prix récompenseront les trois photographies répondant le mieux au thème et se distinguant le plus par leur originalité et leur qualité artistique. Une dizaine de photographies seront également exposées dans le cadre des Nuits des Forêts 2023 (9-18 juin), sur l’un des 30 sites franciliens. Les photographies seront également mises en valeur sur les réseaux sociaux de l’association.
- Retrouvez toutes les conditions du concours dans son règlement
Aurèle CASTELLANE – Premier prix
Réduits à un obstacle dans la course à l’exploitation de l’or blanc – noir, jaune ou bleu-, les espaces naturels deviennent le théâtre d’un enjeu de société, celui de l’occupation des sols, qui engage la responsabilité tant individuelle que collective des humains.
Le Bois de la Colombière sur le plateau de Beauregard dans la commune de La Cluzaz (74) fait partie de ces forêts « gênantes » pour les lobbies en quête de profits financiers. Il est réduit en une Zone-À-Raser (ZAR) pour artificialiser 8 hectares de son sol, extraire son eau et y construire une retenue d’eau collinaire pour produire de la neige artificielle.
S’engageant individuellement, des citoyen.es ont décidé collectivement de s’installer dans des cabanes éphémères construites, non pas dans le but d’y vivre « au vert », mais dans un objectif de protection des sols et de la source de nos savoir-faire.
Transformer la forêt en Zone-À-Défendre (ZAD) ne place-t-elle pas l’humain comme un dernier rempart avant un geste irrémédiable ?
Camille GUILLEBAUD – Deuxième prix
C’est un instantané, saisie d’un engin de coupe des forêts où des agents forestiers se tiennent debout, presque silencieux, leurs mains enserrant le guidon. Les troncs d’arbres blanchis et les branches mortes gisent devant eux, et l’on voit clairement que ceux-ci sont contaminés par la maladie de l’encre des châtaigniers, l’ennemi invisible de la forêt.
Ces agents appartiennent à la lutte contre cette maladie et se battent pour sauver leurs forêts de cette menace émergente. Les modèles de prédire, de détecter et d’atténuer la propagation de la maladie sont actuellement perfectionnés. Mais en attendant, les agents forestiers doivent s’armer de courage pour affronter cette menace invisible et couper les arbres contaminés.
Face à cette tragédie, ces agents de l’ombre offrent une lueur d’espoir. Ceux dont le seul but est de protéger et de préserver la forêt à tout prix. Impassibles et résolus face à ce triste destin.
Alors qu’ils s’affairent à cette tâche, ils se rappellent que la protection de la forêt ne s’arrête pas à la coupe des arbres mais doit se poursuivre avec de nouvelles méthodes plus durables et plus respectueuses de notre environnement.
Nicolas BLANCHARD – Troisième prix
Ce n’est pas à la forêt de s’adapter à l’Homme, mais à l’Homme de s’adapter à la forêt. Quand le sol est trop fragile, quand le risque de tassement se fait trop grand, que plusieurs espèces supporteraient mal le poids d’une abatteuse ou d’un porteur forestier, il n’est pas rare de voir Bruno et ses deux chevaux de traits, extraire quelques billes de bois. S’adapter, c’est parfois renouer avec de vieux compagnons et des gestes anciens. S’adapter, c’est concilier le besoin sans compromettre la ressource. S’adapter, c’est sans doute le mot, plus qu’aucun autre, qui doit guider notre approche de la forêt. S’adapter, c’est le métier du forestier.
Lila SCHPILBERG – Coup de coeur du jury
Que faire lorsque qu’on est dans la diagonale du vide ? On prend la voiture ensemble, pour quitter la petite ville. Et on arrive dans les champs, pas loin des rivières, puis enfin aux abords des forêts. Tous les jours, quand il fait trop chaud, on se réfugie dans la forêt, à l’abri de l’habitacle, dans la fraîcheur et la lumière vertes. C’est le lieu de nos lectures, nos repas, nos amours et nos amitiés. Le temps passe ainsi, ce sont nos virées en forêt. Elle veille sur nous et nous connaissons la forêt, elle est notre plus intime échappée.
Léo DUMONT-DESLAURIER
Dans le cadre de mon mémoire de fin d’études, je me suis intéressé aux techniques du rétablissement de l’ordre policier dans les manifestations. En septembre 2022, je suis accepté pour trois jours d’immersion dans un centre de formation au rétablissement de l’ordre, dont je tire la série «À cet autre brouillard».
Sur une base de photographie documentaire, je cherche à mettre en lumière ce qui se joue dans ce théâtre de guerre. L’image que j’ai choisie de vous présenter a été prise lors d’un exercice d’évacuation de ZAD installée en forêt. De nombreux gendarmes mobiles performent alors le rôle de zadistes, accrochés en haut des arbres, cachés dans les fourrés, experts et protecteurs de la forêt. Face à eux arrivent les forces de l’ordre bien équipées, accompagnées de véhicules blindés. Les ordres et les lacrymogènes fusent, et bientôt la forêt est enveloppée d’un brouillard bas et lourd, me rappelant la brume que j’observais chaque matin sur le chemin de l’école, en traversant la forêt dans la vallée.
Jules MEUNIER
Les pêcheurs. 21/03/2023. Photo sans retouche.
Les innombrables lagunes et cours d’eau qui dessinent le bassin amazonien sont d’une importance à laquelle je n’avais tout simplement pas pensé avant d’y vivre. Pour venir ici, il n’y a ni route, ni aéroport, mais un immense réseau de canaux en provenance de la cordillère des Andes, qui finiront tous par se jeter dans l’océan Atlantique après avoir rejoint l’Amazone. Les déplacements se font ainsi systématiquement dans de petites embarcations. Nous sommes au Pérou, dans la région de Loreto, sur une lagune à proximité du rio Ucayali. À une cinquantaine de mètres de nous, sur la rive, se trouve la communauté où vivent ces trois personnes. Ce n’est pas très grand, entre 15 et 20 familles y cohabitent. Ici, l’accès à l’éducation et la santé est extrêmement basique. On y mange principalement les ressources que la nature a à nous offrir.
L’eau est un élément intrinsèque des forêts, tout comme la pêche l’est pour ceux qui y vivent. Les poissons sont dans les assiettes du matin au soir, délicieusement cuisinés, accompagnés de riz, de yucca, de plantains. Les poissons sont une richesse de la forêt qui, une fois encore, ne font pas partie de son imaginaire premier, bien qu’ils soient une composante essentielle de la vie des humains de l’Amazonie. Mais ces temps-ci, les filets ne remontent pas aussi pleins qu’auparavant. D’ailleurs, le niveau d’eau reste un peu plus bas chaque hiver. Si le réchauffement climatique affecte la vie des humains de la forêt, certaines techniques de pêche, notamment à base de poison, sont aussi désastreuses pour l’environnement que pour la santé de ces populations. Des rivières ont été découvertes avec des dizaines de poissons morts flottant à la surface, impropres à la consommation. Cette même eau empoisonnée est bue par les habitants, leur provoquant de graves problèmes de santé. L’exploitation de charbon et de pétrole, tout comme la culture des palmiers à huile, sont également vecteurs de contamination des rivières.
Délaissées par leur gouvernement, ces communautés du bassin amazonien péruvien éprouvent un sentiment d’impuissance face à ces menaces qui mettent en péril leurs perspectives d’avenir.
Anaëlle GUÉRIN
Tas de bois du printemps,
Nœud de cabestan.
Pierres Lapiz Lazuli,
Forestière du pays.
Yann LE CORNEC
Grimbosq, le chemin de l’homme.
La forêt Grimbosq, joyau naturel niché dans le Calvados, est bien plus qu’un simple assemblage d’arbres et de feuilles. C’est est un écrin de nature d’une richesse insoupçonnée, un écosystème foisonnant de vie, abritant une biodiversité unique en son genre. Les troncs majestueux des chênes et des hêtres s’élèvent vers le ciel, offrant un abri à une multitude de créatures, gardiens d’un écosystème complexe et interconnecté.
Le silence paisible de la forêt est ponctué par le bruissement des feuilles, le cri des oiseaux et le chuchotement des ruisseaux. Les rayons du soleil percent le feuillage, illuminant le sol jonché de feuilles mortes, où fourmillent des insectes étonnants. La forêt est un véritable laboratoire vivant, où chaque espèce joue un rôle crucial dans l’équilibre de l’écosystème. Face à tout cela, l’homme, des veilleurs attentifs, des protecteurs passionnés et des scientifiques éclairés s’emploient à préserver cet écosystème fragile, en perpétuant cette relation ancestrale et complice entre les humains et la forêt Grimbosq. Ou tout simplement, s’enfonçant dans cet havre de paix, suivant le chemin…
Aline GOGUEL
La forêt québécoise en hiver est d’un calme absolu. Les balades en raquettes n’ont pas la même saveur que
dans les forêts françaises. Ici, c’est la forêt de la station Stoneham, au nord de la ville de Québec, que l’on explore. Dans cette forêt enneigée, nous n’avons plus aucun repère. Les arbres sont recouverts, le sol est blanc, les ruisseaux sont gelés. Le seul bruit est celui du silence, et des raquettes qui s’enfoncent dans la neige quand elle n’a pas été assez tassée par d’autres randonneurs. Aucune forme de vie n’est visible, tout semble à l’arrêt, mais on se doute qu’en dessous de toute cette couche, une multitude d’espèces s’organise pour le retour du printemps. C’est apaisant comme environnement, et on profite de ce ressenti tout en restant attentif au moindre mouvement, dans l’espoir d’apercevoir des «bibites» sauvages. Les harfangs des neiges, les renards, les orignaux ou encore les lynx bercent nos imaginaires de français au Québec pour quelques mois. Cette photographie argentique est le souvenir d’un précieux moment d’apaisement dans une vaste forêt québécoise.