- 14 juin
- De jour
- Spectacles et œuvres artistiques
- Expériences immersives dans la forêt
Exposition de Fabiana Ex-Souza et Felipe Shibuya
Exposition de fin de résidence de Fabiana Ex-Souza et Felipe Shibuya

Du 14 au 22 Juin, dans le cadre de saison culturelle France Brésil, COAL, association de référence pour l’art et l’écologie basée à Paris, et son partenaire brésilien LABVERDE, centre brésilien de recherche artistique et environnementale basé à Manaus, imaginent un programme de résidence artistique croisée, autour des enjeux de biodiversité tropicale, cruciaux pour l’équilibre écologique planétaire et le bien-être des populations. Deux artistes brésiliens sont ainsi accueillis pendant un mois (mai-juin 2025) au Jardin d’Agronomie Tropicale de Paris-René Dumont, sous le pilotage de COAL et de la Cité du développement : Fabiana Ex-Souza, lauréate du Prix COAL 2023, mention Spéciale du jury , ainsi qu’un artiste issu du programme de résidence Ecologie Spéculatives mené par Labverde en Amazonie : Felipe Shibuya.
Ces deux artistes partagent un intérêt profond pour les formes végétales, qu’ils explorent chacun à travers une approche singulière et complémentaire. La démarche artistique de Fabiana Ex-Souza se situe à la croisée de l’archive vivante et du geste rituel, elle s’inscrit dans une constellation de pratiques décoloniales et écoféministes, où le soin devient méthode, et la matière, une mémoire à réparer. Felipe Shibuya, quant à lui, mène une recherche à la frontière des sciences naturelles, s’intéressant aux pigments et aux structures invisibles du monde végétal. Sa démarche rend hommage à la biodiversité tout en dévoilant les rapports de force et la complexité formelle du vivant.
Présentation des artistes :
Réunis dans une exposition qui marquera la fin de leur résidence de recherche à la Cité du développement durable, Fabiana Ex-Souza s’intéressera aux propriétés physiques des résines — leur viscosité, leur capacité à figer le temps, à préserver et à cicatriser — ainsi que leur potentiel métaphorique. Elle y voit une matière en tension : à la fois protectrice et blessure figée, substance organique et archive chimique. Felipe Shibuya, dans un hommage à la biodiversité, s’appliquera quant à lui à rendre visible les liens entre colonialisme, botanique et exotisme sous le prisme des changements des pigmentations des plantes tropicales après leur déplacement en Europe, révélant ainsi des modifications forcées liées à l’histoire coloniale. Son travail souligne les liens entre l’exploitation du vivant ainsi que la botanique portant des significations écologiques et culturelles à plusieurs niveaux.
Manifestation organisée dans le cadre de la Saison Brésil France 2025, retrouvez le reste de la programmation au Jardin d’Agronomie Tropicale ici, ici et ici !
- Évènement gratuit, sans inscription
- RDV au pavillon Tunisien
- Du 14 au 22 Juin
- 14 juin
- de 10h à 18h
Propriété de la Ville de Paris, il accueille la Cité du Développement durable, association rassemblant une vingtaine d’acteurs du développement durable et des transitions écologiques et qui interroge les nouvelle trajectoires de développement liant territoires d’ici et d’ailleurs.
Héritage mémoriel lié à l’histoire coloniale de la France, créé comme un lieu de recherche où sont plantées et analysées des semences venant des colonies dès 1899, ce jardin en constante évolution est un lieu à interroger et à redécouvrir. Peu connu du grand public à qui il n’a réouvert ses portes qu’en 2004, le Jardin conserve une aura et un aménagement très particuliers qui le différencient des autres espaces du Bois de Vincennes. Son histoire transparaît dans les différents secteurs qui le composent aujourd’hui encore, chacun ayant ses propres caractéristiques :
- Un jardin « du Souvenir indochinois », déployé autour de mises en scène paysagères aménagées pour les expositions autrefois accueillies au Jardin, de différents points d’eau et de bâtiments mémoriels et historiques. La végétation forestière se compose de pins, de feuillus, de bambous ainsi que de pins laricios familiers dans le bois de Vincennes ;
- Un jardin où sont situés la majorité des anciens pavillons d’exposition et monuments aux morts afro-amérindiens, et où la pinède laisse place aux feuillus, à une prairie arborée et à des espaces plus ouverts ;
- L’ancien « jardin des cultures », qui constituait autrefois le cœur de la partie productive du jardin colonial comme en témoignent les anciennes serres, et qui accueille aujourd’hui une ferme urbaine participative ;
- Le campus, qui s’organise autour d’une pinède, et dont les bâtiments abritent les multiples organisations membres de la Cité du Développement durable ;
- Les deux pavillons restaurés, celui de l’Indochine et celui de la Tunisie, qui contribuent à articuler ces différents secteurs d’ambiance au sein du Jardin.
En 1899, sur le modèle du Royaume-Uni et des Pays-Bas, la France décide de se doter d’une structure chargée de coordonner les actions entreprises aux colonies pour l’amélioration des productions agricoles. Le Jardin colonial de Nogent est créé et placé sous la tutelle du Ministère des Colonies. On y reçoit des plants et semences des différentes colonies, on les met en culture, les observe, les analyse dans les laboratoires du site. Les variétés jugées intéressantes sont multipliées puis expédiées aux différents jardins d’essai. En 1902, un enseignement supérieur de l’agriculture coloniale est institué à Nogent, afin de spécialiser les ingénieurs agronomes qui se destinent aux colonies. En 1907, l’exposition nationale coloniale y est organisée : en plus des bâtiments dont il a hérité à l’occasion des précédentes expositions, on érige au jardin plusieurs pavillons et villages, et des « animations » mettant en scène la vie des autochtones dans les colonies sont proposées au public. Ce type d’expositions est, à juste titre, considéré comme particulièrement troublant aujourd’hui et doit continuer d’être interrogé et analysé avec un éclairage historique.
L’histoire du jardin se poursuit pendant la Première Guerre mondiale, durant laquelle il devient un hôpital destiné aux troupes coloniales et accueille plus de 4800 soldats blessés. A la sortie du conflit, plusieurs monuments dédiés à la mémoire des combattants des différents corps des troupes coloniales morts pour la France sont érigés sur le site. Certains sont toujours visibles aujourd’hui, comme le stupa consacré aux Laotiens et Cambodgiens. Après les années 1920, plusieurs instituts de recherche agronomiques se succèdent au jardin, dans lequel la nature reprend progressivement ses droits. En 1984 est créé le CIRAD qui regroupe l’ensemble des instituts de recherche en agronomie tropicale. Il délèguera la gestion d’une partie du site à la Mairie de Paris en 2003, qui l’ouvre au public l’année suivante et qui poursuit depuis une démarche de réhabilitation du Jardin et de ses bâtiments.
La vingtaine d’acteurs résidant au sein du Jardin ont constitué cette association en 2018. Elle constitue un pôle pluri-acteurs unique de recherche et de coopération internationale en développement durable, dont les membres sont de nature extrêmement variée (organismes de recherche, de formation, bureaux d’étude, collectifs de concertation, entreprises de l'économie sociale et solidaire, etc.). Tous souhaitent « faire Cité » en créant des passerelles entre les enjeux de développement locaux et internationaux. En coopération avec la Ville de Paris, la Cité du Développement durable propose ainsi l’organisation au Jardin d’un certain nombre d’événements et d’animations qui sont autant de plateformes d’expression et d’opportunités d’échange avec le public sur ces thématiques, comme le seront les Nuits des Forêts. L’inscription de la Cité du Développement durable dans le cadre de ce festival fait sens : au-delà de leur implantation historique au sein du Jardin et donc du Bois de Vincennes, une grande partie des membres de la Cité ont en effet une expertise poussée des enjeux forestiers (agroforesterie, filières, certifications, liens aux changements climatiques…).