• 21 juin
  • Balades en forêt

Itinérance pédestre à la Forêt de Maubuisson

Itinérance pédestre à la Forêt de Maubuisson
Présentation de l'événement

Durant toute la journée. La distance parcourue sera d’environ 13 km. Tout au long du chemin, divers temps d’arrêt permettront d’évoquer l’histoire et de présenter les enjeux actuels du territoire (lectures, lectures de paysage, présentations, interventions de professionnels et des partenaires du projet, interventions artistiques). 

En fin de journée, un temps d’échange permettra de partager les expériences individuelles tout en thématisant collectivement les enjeux de la transformation du territoire parcouru.

Informations pratiques

Point de rendez-vous : Gare d’Auvers-sur-Oise, Place de la Gare, 95430 Auvers-sur-Oise, France.
49.07067033569473, 2.1751404180951073

 

Mode d’inscription à venir.

Quand
  • 21 juin
Horaires
  • de 9h30 à 19h00
Rue du Général de Gaulle, 95430 Auvers-sur-Oise, France Île-de-France + Google Maps
Au sujet de la forêt
La forêt de Maubuisson, parfois également appelée forêt de la Plaine de Pierrelaye, est une forêt en cours de création sur un territoire agricole communément appelé "Plaine de Pierrelaye-Bessancourt". Cette plaine, située dans le Val d'Oise, à 25 km au nord-ouest de Paris, s'étend sur les communes d'Herblay-sur-Seine, Pierrelaye, Frépillon, Taverny, Saint-Ouen-l'Aumone, Beauchamp, Méry-sur-Oise et Bessancourt. Ses frontières naturelles sont la Seine au sud, l'Oise au nord et les pentes du massif de Montmorency à l'est. En son centre, la plaine est parcourue par le Ru de Liesse, ayant joué un rôle important dans l'histoire du territoire et de l'implantation de l'abbaye de Maubuisson.

La création de cette nouvelle forêt de 1300 hectares est portée depuis 2014 par le Syndicat mixte d'aménagement de la Plaine de Pierrelaye-Bessancourt (SMAPP). Les objectifs de cette création sont multiples et s'articulent autour de trois axes : développer le patrimoine naturel et la biodiversité du territoire en créant de nouvelles trames vertes, empêcher l'urbanisation d'anciennes terres agricoles et résorber la pollution des terres ayant reçu, pendant presque un siècle, les eaux usées parisiennes.

575 000 arbres ont été plantés jusqu'à 2024 : érables planes, chênes rouges d'Amérique, cormiers, une variété de sorbier, bouleaux, tilleuls et charmes. Ces différentes essences ont été choisies pour maximiser le taux de survie des futurs arbres, la multiplicité des espèces permettant de pallier les potentielles attaques sanitaires. De plus, les essences ont été sélectionnées de manière à répondre aux problématiques climatiques, car elles résistent aux gelées précoces et aux étés très chauds et longs. A terme, la forêt sera constituée d'1 million nouveaux arbres plantés.
Ces plantations permettent également de relier des bois et petites forêts existantes, comme celles situées au milieu de la plaine autour des Buttes de Montarcy et Butte de Mondion.

La principale spécificité de la forêt de Maubuisson est donc qu'elle est en quelque sorte artificielle et encore en devenir, tout en s'inscrivant et formulant la réponse à une problématique liée à l'histoire du site.
Son passé
Le territoire témoigne d'une histoire complexe et riche que l'on peut résumer en quelques points clés :
- longtemps couverte d'une forêt dense, l'installation de villages le long de la Chaussée Jules César construites par les Romaines pour relier Lutèce à Rouen et la mer, a permis de défricher les terres afin de les rendre cultivables.
- Au Moyen-Âge, ce sont les moines de l'abbaye de Maubuisson qui cultivent les terres de la Plaine, notamment en mettant en place un système d'irrigation innovant, exploitant les eaux du Ru de Liesse.
- Au milieu du 19e siècle, la Ville de Paris acquiert une grande partie des terres afin d'installer un cimetière au nord de la Plaine, autour de Méry-sur-Oise. Ce projet de cimetière n'est néanmoins jamais réalisé. A la place, à la fin du siècle, la Ville de Paris installe la Fermer de la Borne, une ferme expérimentale permettant d'appliquer de nouvelles techniques de production agricole. Aussi, la Ville de Paris décide d'y acheminer ses eaux usées en construisant un aqueduc souterrain aboutissant à l'usine d'élévation de Pierrelaye. Ainsi, les eaux usées parisiennes sont utilisées comme fertilisant naturel des terres de la Plaine. Elles sont déversées sur les terres à l'aide d'un système d'irrigation novateur duquel subsistent plusieurs éléments dans le paysage contemporain : bouches d'irrigation dans les champs, des ponts de l'aqueduc, des tours d'équilibre, l'usine d'élévation.
- A la fin du 20e siècle l'on constate que les eaux usées sont chargées de plomb et que, par conséquent, la totalité des terres irriguées est fortement polluée. Les productions (maïs, blé) sont interdits à l'alimentation humaine. De nombreuses terres agricoles sont abandonnées, donnant à la Plaine un air de friche. S'y ajoutent des décharges sauvages qui pullulent aux quatre coins du territoire. Grand paradoxe du territoire : afin d'éviter l'infiltration de la pollution dans la nappe phréatique, il est nécessaire de cultiver les terres puisque les racines y fixent la pollution qui se situe dans les premiers 10 - 20 cm du sol. D'autres solutions comme le déplacement des terres polluées ou alors un recouvrement du territoire par des terres saines ont à un moment été envisagées.
- la création d'une nouvelle forêt à partir de 2014 est la solution retenue. Les plantations permettent de fixer la pollution dans le sol et, sur une durée de 300 ans, permettent de l'absorber.
Son présent
La forêt est très jeune et encore en cours de plantation. Elle relie également des forêts existantes, permettant de trouver des endroits plus "forestiers" pour l'événement à organiser.
La particularité de cette forêt en devenir est qu'elle constitue une réponse à l'histoire du territoire, son exploitation et ses pollutions. Elle est également une expression du rapport qu'entretient la capitale avec les territoires qui l'entourent. D'abord, les terres en question devaient recevoir les parisiens décédés, puis elles ont été irriguées par ses eaux usées afin de produire les légumes destinées au marché parisien. Enfin, étant donné le contexte anthropique du territoire, la création de cette forêt pose de nombreuses questions, tout en formulant une réponse à la question de l'habitabilité des sols de l'anthropocène.
Nom
en Forêt de Maubuisson et Forêt des Buttes de Cormeilles, Val d’Oise (95)
Adresse
Rue du Général de Gaulle, 95430 Auvers-sur-Oise, France Île-de-France
Département
Val-d'Oise
Taille (en ha)
1400